À Almere, près d’AMSTERDAM Exposition mondiale horticole Floriade : un terrain d’expérimentation pour les villes vertes

La visite de Floriade, exposition mondiale horticole qui se déroule tous les dix ans, se prépare car il ne faut pas s’attendre à une exposition classique horticole – écologique serait d’ailleurs plus approprié – ni à des floralies. Les 60 hectares du site ne s’abordent pas d’emblée. La thématique 2022 se veut surtout pédagogique, voire militante, sur la biodiversité et l’économie circulaire. Et pour d’aucuns, cette édition est moins « décorative » que les biennales précédentes, à tort. Certaines installations sont prospectives et d’autres illustrent des aménagements urbains courants aux Pays-Bas et dans d’autres pays. Il faut appréhender la ville verte néerlandaise dans une optique plus large que celle de l’urbanisme végétalisé, à savoir celle de l’aménagement du territoire. La déambulation dans Floriade se déroule autant en regardant qu’en lisant en direct les nombreux panneaux bilingues néerlandais-anglais ou via les QR codes.

Il est conseillé de visiter en parallèle une ville moyenne des Pays-Bas pour découvrir les réalisations au quotidien et des sources d’inspiration.

Retour vers le futur

Le pavillon francophone est aménagé sur une parcelle de 1 954 m² dont la scénographie évoque la vie en collectivité d’une ville à l’échelle réduite. En extérieur, retour aux sources grâce à un jardin décoratif et nourricier réparti en carrés d’inspiration médiévale avec une variété de plantes hautes et basses (réalisé par IDVerde, qui dispose d’une implantation aux Pays-Bas). Les corolles végétalisables en matériau composite d’Urban Canopée, à Champs-sur-Marne (77) offrent une vision futuriste.

Le pavillon lui-même, d’une surface de 300 m², évoque trois axes d’innovation : la bioéconomie, la bio-inspiration et l’économie circulaire. En lien avec les quatre axes de Floriade, des sous-thèmes – énergie propre-eau ; santé-sport ; alimentation-agriculture urbaine ; territoire-aménagement urbain-tourisme – sont déroulés à la suite au cours des six mois de la manifestation, à travers une exposition permanente et des animations spécifiques. La réalisation puis l’animation de ce pavillon francophone sont coordonnés par Sonia Eyann, créatrice de B4 Mutations (acronyme de Bridge for mutations, à Paris 14^e). Cette agence contribue à dynamiser les relations interterritoriales au travers de projets écoresponsables. L’ambassadeur du pavillon, Carlos Moreno, est le directeur scientifique de la chaire « Entrepreneuriat–Territoire–Innovation » de l’IAE Paris-Université Panthéon Sorbonne. Ce chercheur de renommée internationale est l’inventeur, entre autres, du concept de « la ville du quart d’heure ».

Un pavillon témoin

Le bâtiment est un démonstrateur d’autonomie et de traçabilité des matériaux. À la fois low-tech et high-tech, il propose une architecture durable s’appuyant à la fois sur des savoir-faire traditionnels d’excellence (le bois) et sur des technologies vertes raisonnées. HeliaSol, film photovoltaïque organique (les OPV de nouvelle génération) d’Heliatek, à Dresde (Allemagne), a finalement été apposé sur les vitres, plutôt qu’en toiture en insertion dans la toile composite de Serge Ferrari, à Saint-Jean-de-Soudain (38), de sorte que tous les visiteurs puissent découvrir cette innovation. Le bâtiment, doté de larges parois vitrées, est ouvert sur le végétal extérieur, toujours dans l’esprit de connexion prônée par B4 Mutations.

Floriade se termine le 9 octobre prochain pour connaître une deuxième vie avec la transformation partielle du site pour agrandir la ville d’Almere.

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